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1er, 3e et 5e mardis du mois de 13 h à 15 h (salle 4, 105 bd Raspail 75006 Paris), du 31 octobre 2017 au 29 mai 2018. Séance supplémentaire le 10 avril (salle BS1_28, 54 bd Raspail). Les séances des 19 décembre et 30 janvier sont annulées
Le séminaire sera consacré cette année à l’abondante historiographie consacrée aux villes chinoises sous la République depuis une trentaine d’années. Les villes ont été les grandes oubliées de l’historiographie maoïste. La Révolution a en effet été largement menée depuis les campagnes contre les villes. Quand une certaine attention se portait sur les villes, ces dernières étaient envisagées surtout comme la toile de fond du mouvement ouvrier et révolutionnaire.
Puis le déclin, en Chine comme en Occident, de l’historiographie centrée sur la geste révolutionnaire, a laissé le champ libre à un second grand récit, celui de la modernisation. Cadre privilégié de l’émergence de nouveaux modes de production, de nouvelles catégories sociales, de nouveaux modes de pensée et d’action politique, les villes devinrent dès lors centrales.
Plus récemment, sous l’influence de l’histoire culturelle, les travaux tendent à se déplacer du politique et du social vers la sphère de la consommation. Ils jettent ainsi une lumière nouvelle sur les pratiques de consommation, la publicité, ou les loisirs.
Les deux grands modèles de récit (la geste révolutionnaire et la modernisation) convergeaient au moins sur un point : ils accordaient à Shanghai une attention particulière, voire quasi-exclusive. Depuis une vingtaine d’années, l’intérêt manifesté pour d’autres villes (Chengdu, Canton, Pékin, Tianjin, etc.) se conjugue à une attention plus grande pour le fait urbain stricto sensu (« la ville habitée », Yves Chevrier), notamment avec une prise en compte de ses dimensions spatiale et architecturale.
Mots-clés : Histoire, Historiographie, Urbaines (études),
Aires culturelles : Asie orientale, Chine,
Suivi et validation pour le master : Bi/mensuel annuel (24 h = 6 ECTS)
Intitulés généraux :
Centre : CCJ-CECMC - Centre d’études sur la Chine moderne et contemporaine
Renseignements :
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Direction de travaux d'étudiants :
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Réception :
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Adresse(s) électronique(s) de contact : xavier.paules(at)ehess.fr
Le séminaire a pris pour objet cette année l’histoire urbaine. Jusqu’aux années 1980, les villes sont négligées, notamment en raison de l’influence des écrits de Max Weber qui assimile la ville chinoise à une entité essentiellement administrative, s’avérant incapable de devenir comme en Occident le creuset du capitalisme et de la démocratie.
D’autre part, l’historiographie de la période républicaine est restée très longtemps axée sur la geste révolutionnaire du PCC. Or, il n’est pas exagéré d’affirmer que la Révolution a été largement menée depuis les campagnes contre les villes.
Le déclin de ces deux paradigmes a laissé le champ libre à un nouveau grand récit, celui de la modernisation, un tournant qui a contribué à redonner aux études urbaines une place beaucoup plus importante. Les études urbaines connaissent donc un développement rapide dans les années 1990, en lien avec l’idée que les villes ont été le laboratoire de la modernité chinoise. Ce développement des études urbaines s’est nourri de l’ouverture des archives locales, de la numérisation des journaux, et plus récemment de la constitution de gigantesques collections de sources disponibles en ligne.
Les différentes interventions ont permis de montrer que l’évolution la plus récente du champ remet à l’honneur la notion de réseau urbain, les rapports entre villes et campagne, ainsi que l’étude des rapports des villes avec leur environnement régional. La recherche actuelle continue à porter une attention toute particulière à Shanghai et (à un degré moindre) aux grandes capitales régionales comme Tianjin, Pékin, Wuhan ou encore Canton. Mais les années 2010 ont vu l’émergence d’un nombre significatif de travaux consacrés à des villes d’importance moyenne comme Wuxi无锡 (intervention de Toby Lincoln). Ces nouvelles approches conduisent aujourd’hui à remettre notamment en cause l’idée dominante jusqu’alors que les grandes villes de la côte ont été les seules matrices de la modernité en Chine.
Dernière modification de cette fiche par le service des enseignements (sg12@ehess.fr) : 3 mai 2018.