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Mardi de 19 h à 21 h (salle 11, 105 bd Raspail 75006 Paris), du 13 février 2018 au 26 juin 2018. La séance du 10 avril est annulée
Alors que les sciences sociales se rapprochent de différentes manières et à différents degrés d’une démarche scientifique, les disciplines juridiques sont restées externes et probablement réfractaires à ce mouvement.
L’objet de ce séminaire est la reconstruction de l’évolution et du maintien d’une discipline faible. Si la capacité explicative et les méthodes relèvent plutôt des arts oratoires que d’un raisonnement ordonné, la prétention de fournir des connaissances pertinentes, inattendues et même déterminantes est constitutive d’un paradoxe fondateur.
Le séminaire est consacrée au problème de la valeur explicative des théories du droit et des analyses doctrinales portant sur des questions juridiques particulières dans le domaine du droit constitutionnel comparé – c’est à dire des données structurant les systèmes juridiques dans leur ensemble.
Tant les théories de la connaissance juridique que les doctrines juridiques proprement dites (les théories à l’aide desquelles les juristes cherchent à expliquer leurs objets) présentent un degré très élevé de diversité dans le temps comme à l’intérieur du champ disciplinaire contemporain. En dépit d’une technicité très évoluée et souvent hermétique, la prétention à l’objectivité du savoir qu’elles affirment pouvoir offrir paraît faible sinon arbitraire. Il s’en dégage souvent l’impression qu’elles disent plus sur les appréciations subjectives de leur auteur que sur l’objet dont elles traitent.
Le séminaire vise à reconstruire les données fondatrices de ces théories dans une perspective systématique et historique. Il apparaît en effet que certaines thèses récurrentes dans le débat contemporain (la question des « lacunes », le pouvoir « créateur » des juges, la nécessité de « surmonter le formalisme », de trancher des « cas difficiles », de « faire avancer les choses » etc.) plongent leurs racines dans des conceptions anciennes, régulièrement réadaptées et exerçant toujours un grand pouvoir d’attraction. Les théories contemporaines se situent quant à elles dans le sillage de théories philosophiques souvent insuffisamment contextualisées.
La présentation de ces théories dans leur environnement philosophique sera illustrée par des exemples concrets de traitement de questions doctrinales, principalement à travers la présentation de cas jurisprudentiels décidés sous des cadres constitutionnels différents. Cet exercice permettra de faire apparaître tant les origines des concepts et des méthodes utilisés que les effets des solutions proposées dans les différents ordres juridiques en question. La faiblesse de la discipline lui permet paradoxalement de modeler son objet.
Mots-clés : Analyse de discours, Comparatisme, Démocratie, Droit, normes et société, Épistémologie, État et politiques publiques, Études des sciences contemporaines, Globalisation, Institutions, Méthodes et techniques des sciences sociales, Philosophie analytique, Révolutions, Savoirs, Sciences, Sémantique, Textes,
Aires culturelles : Amérique du Nord, Amérique du Sud, Europe, France, Japon,
Suivi et validation pour le master : Hebdomadaire semestriel (48 h = 12 ECTS)
Domaine de l'affiche : Droit et société
Intitulés généraux :
Renseignements :
contacter l'enseignant par courriel.
Direction de travaux d'étudiants :
sur rendez-vous : 105, bd Raspail 75006 Paris ; Centre d'études des normes juridiques (CENJ).
Réception :
sur rendez-vous et après les séminaires.
Niveau requis :
des connaissances en droit public, en sciences politiques, en philosophie du langage sont utiles, mais non strictement indispensables.
Adresse(s) électronique(s) de contact : otto.pfersmann(at)ehess.fr
Dernière modification de cette fiche par le service des enseignements (sg12@ehess.fr) : 10 avril 2018.