Logo EHESS

baobab
Base de données des enseignements et séminaires de l'EHESS

Sociologie politique des reconfigurations médiatiques en Russie contemporaine

  • Françoise Daucé, directrice d'études de l'EHESS (TH) ( CERCEC )

    Cet enseignant est référent pour cette UE

S'il s'agit de l'enseignement principal d'un enseignant, le nom de celui-ci est indiqué en gras.

2e et 4e vendredis du mois de 9 h à 11 h (bd Raspail 75006 Paris), du 10 novembre 2017 au 22 juin 2018. Cf. calendrier des séances et salles ci-dessous

  • Vendredi 10 novembre 2017 : salle 2 (105 bd Raspail)
  • Vendredi 24 novembre 2017 : salle 6 (105 bd Raspail)
  • Vendredi 8 décembre 2017 : salle M. & D. Lombard (96 bd Raspail)
  • Vendredi 12 janvier 2018 : salle AS1_23 (54 bd Raspail)
  • Vendredi 26 janvier 2018 : salle 6 (105 bd Raspail)
  • Vendredi 9 février 2018 : salle 6 (105 bd Raspail)
  • Vendredi 23 février 2018 : salle 6 (105 bd Raspail)
  • Vendredi 9 mars 2018 : salle du conseil A/BS1_28 (54 bd Raspail)
  • Vendredi 23 mars 2018 : salle 6 (105 bd Raspail)
  • Vendredi 13 avril 2018 : salle A06_37 (54 bd Raspail)
  • Vendredi 11 mai 2018 : salle 6 (105 bd Raspail)
  • Vendredi 25 mai 2018 : salle 6 (105 bd Raspail)
  • Vendredi 1er juin 2018 : salle 6 (105 bd Raspail)
  • Vendredi 8 juin 2018 : salle 6 (105 bd Raspail)
  • Vendredi 22 juin 2018 : salle 6 (105 bd Raspail)

Ce séminaire constitue un lieu de réflexion sur les pratiques médiatiques et les reconfigurations de l'espace public dans les contextes autoritaires à partir du cas de la Russie contemporaine. Les contraintes et les dominations qui s'exercent sur les médias russes sont souvent pensées dans les catégories anciennes de la « censure » et de la « propagande», d’un côté, et de la « liberté de la presse », de l’autre. Le séminaire souhaite mettre ces lieux communs à l'épreuve de la digitalisation engagée depuis le début des années 2000 en Russie. Il s’agira de penser tant les expérimentations médiatiques nouvelles que les formes multiples et évolutives d’emprise sur les médias permises par le développement des nouvelles technologies de l'information et de la communication. Un intérêt particulier sera accordé aux conflits que ces régulations suscitent mais aussi aux compromis qui les accompagnent. La réflexion sera menée à partir d'enquêtes empiriques sur les pratiques numériques dans les médias russes. Si la situation des médias en Russie, est spécifique, son étude s’inscrit aussi dans des problématiques générales de la sociologie du journalisme et des médias à l'ère numérique. Elle ouvre aussi vers des interrogations plus larges sur les évolutions contemporaines de la critique et de la coercition. L’approche sur ces questions sera donc bâtie dans un rapport comparatif et réflexif avec les sociologies développées dans d’autres espaces.

Vendredi 9 mars 2018 (de 9 h à 13 h) : Prendre au sérieux l’élection présidentielle en Russie. Candidats, non-candidats, observateurs et opposants en campagne

Programme de la journée

Observateurs et opposants dans la campagne russe

  • Françoise Daucé (EHESS) "Les journalistes politiques à l'épreuve des campagnes électorales, 2012-2018"
  • Anne Le Huérou (U. Paris Nanterre) "Golos et les dispositifs d'observation électorale : d'une élection l'autre"
  • Myriam Désert (U. Paris Sorbonne) "Quelles propositions face à Vladimir Poutine ?"
  • Gilles Favarel-Garrigues (CERI) et Renata Mustafina (doctorante, IEP Paris). "Usages du droit et maintien de l’ordre dans la compétition électorale"

23 mars : Scott R. Nelson (professeur à l’Université de Georgie, États-Unis, « The Potencies of All Other Instruments…Are United »

This talk will explore the history of journalism from the Roman Empire to the grain-trade “news rooms” of Odessa, London and Livorno, the founding of Iskra (“the Spark”), and how Russian intellectuals made the transition from (in the words of Zygmunt Bauman) “translators to legislators” in the first decades of the twentieth century.

13 avril (salle A06_37, 54 bd Raspail 75006 Paris) : Propos introductifs : Juliette Rennes et Françoise Daucé

9h00 - 11h30. Modératrice : Anne Le Huérou.

  • Rose-Marie Lagrave, sociologue, directrice d’études à l’EHESS : Retour à Bucarest.
  • Dragos Jipa, historien, enseignant à l’Université de Bucarest : L’Ecole Doctorale de Bucarest ou les sciences sociales transnationales entre autonomie et hétéronomie.
  • Clémentine Fauconnier, politiste, post-doctorante à l’EHESS, Une diplomatie d’influence ? Circulation et réception des sciences humaines et sociales françaises. Le cas du Collège universitaire français de Moscou (1991-2018).

Discussion

11h45-13h00. Modérateur : Gilles Favarel-Garrigues

  • Delia Badoi, sociologue, docteure de l’EHESS et de l’Université de Bucarest : La contribution de l’Ecole Doctorale de Bucarest à la transformation des sciences sociales dans la période postcommuniste : Circulation des idées intellectuelles entre l’est et l’ouest (1994-2007).
  • Alexandre Bikbov, sociologue, chercheur invité à la MSH: Modèle disciplinaire français face à l'université russe, une colonisation sans bénéfices ?

Discussion

Après la disparition du bloc soviétique à la fin des années 1980, de nombreuses expériences de coopérations universitaires ont été menées entre la France et les pays de l'est de l'Europe. Certaines ont été éphémères, d'autres durables, qui se poursuivent jusqu'à nos jours. Un regard rétrospectif sur ces coopérations peut permettre l’étude des modalités de réception des travaux de recherche français et des formes de découvertes, par les personnes appartenant au monde de la recherche et de l’enseignement en France, des travaux et des façons de faire de sciences sociales réalisés dans ces pays. Cette séance vise deux principaux objectifs : d’une part contribuer à la réflexion sur les processus de circulation des idées et l’état des sciences sociales au sein des espaces académiques postcommunistes ; d’autre part, à travers ces cas particuliers, éclairer de façon critique les transformations de l’internationalisation de l’enseignement supérieur français.

Les interventions de cette séance se proposent de revenir sur deux dispositifs de formation en sciences sociales dans des établissements d’enseignement supérieur situés en Roumanie et en Russie et auxquels l’EHESS a activement participé. Créés au début des années 1990, l’École doctorale francophone en sciences sociales de Bucarest (EDSS) et le Collège universitaire français de Moscou (CUFM) proposent, depuis 25 ans, des formations à la recherche en Français, tout en contribuant à la mobilité aussi bien des étudiants que des enseignants-chercheurs. Outil de promotion de la « francophonie » et de la « recherche française » en sciences sociales, ces établissements sont aussi des lieux d’échange et, dans une certaine mesure, d’expérimentation pédagogique, avec l’invention de méthodes d’enseignement et de suivi académique au sein de cadres institutionnels constitués ad hoc.

Organisé par C. Fauconnier et J. Rennes avec l’appui du Centre d’étude des Mouvements Sociaux (CEMS), cet évènement fait suite au projet « La 6e Section/EHESS dans la géopolitique des sciences sociales depuis la guerre froide » (Mona Claro, Ioana Popa, Juliette Rennes) élaboré dans le cadre de la commémoration des 70 ans de la 6e Section (future EHESS) de l’École Pratique des Hautes études.

Vendredi 25 mai 2018 : Vera Zvereva (senior lecturer, Université de Jyväskylä, Finland, invitée à l'EHESS), « "Re-capture" of the Russian Internet by the state authorities in 2012-2017 »

Aires culturelles : Russie,

Suivi et validation pour le master : Bi/mensuel annuel (24 h = 6 ECTS)

Mentions & spécialités :

Domaine de l'affiche : Sociologie

Intitulés généraux :

  • Françoise Daucé- Sociologie des régimes autoritaires dans les sociétés libéralisées. Les paradoxes de l'oppression, de l'URSS à la Russie
  • Renseignements :

    contacter l'enseignante par courriel.

    Réception :

    sur rendez-vous.

    Adresse(s) électronique(s) de contact : francoise.dauce(at)ehess.fr

    Compte rendu

    Le séminaire avait pour objectif d’approfondir la réflexion sur la reconfiguration des emprises politiques sur les médias dans la Russie contemporaine, dans un contexte marqué à la fois par le développement dynamique des pratiques numériques et l’affermissement d’une domination politique non-pluraliste depuis le début des années 2000. Ces transformations n’ont pas été pensées dans leur extériorité et leur asymétrie (souvent saisies par les catégories de « censure », « propagande », « surveillance » ou « guerre de l’information ») mais dans l’expérience ordinaire et plurielle qu’en font les acteurs. Il s’agissait de dénaturaliser l’opposition entre « État autoritaire » et « liberté du net » pour montrer les jeux itératifs des cadrages politiques et des pratiques en ligne qui s’ajustent pour déplacer la parole critique dans l’espace public numérique. Le séminaire a permis la présentation de recherches de terrain conduites dans une veine ethnographique auprès des journalistes de la presse numérique moscovite durant l’enquête perlée conduite de 2012 à 2018. Auprès d’eux, l’attention a porté sur la contrainte en train de se faire, d’un côté, et sur leur effort critique et leurs savoirs pratiques pour en déjouer les tours, de l’autre. C’est à une réflexion sur les évolutions dynamiques de la contrainte et les retournements des justifications pour fabriquer des emprises acceptables que le séminaire a contribué.
    Le séminaire a permis d’engager le dialogue autour de ces propositions avec des collègues sociologues travaillant sur les médias russes. Afin de décentrer l’enquête et d’élargir la focale à des situations locales moins connues, les interventions de N. Vokuev (maître de conférences à l’Université de Syktyvkar) sur les médias dans la république des Komis, de Grigori Shvedov (directeur du site Kavkazkij Uzel) et d’Elena Rodina (doctorante à Northwestern University) sur les médias au Caucase ont permis de documenter ces mêmes ajustements des contraintes politiques aux subjectivités numériques documentés sur le terrain moscovite. La réflexion a été prolongée par des considérations plus générales sur les reconfigurations de l’autorité politique en Russie en dialogue avec les travaux de Vera Zvereva, de l’Université de Jyvaskala, sur le thème « Re-capture of the Russian Internet by the state authorities » et Graeme Robertson, professeur à l’Université de Caroline du Nord, sur le thème « Building autocracy From Above and From Below » (invités tous deux pour un mois à l’EHESS). Au terme de ce séminaire, un projet d’écriture est en cours qui viendra conclure une enquête centrée sur les déplacements de la critique à l’ère numérique. Au-delà de la question médiatique, il s’agit de contribuer plus largement à une sociologie pragmatique des transformations de la contrainte dans la Russie contemporaine à l’heure du numérique.

    Publications

    • Avec L. Thévenot et K. Rousselet, « Critiquer et agir en Russie », Revue d’études comparatives Est-Ouest, n° 3/4, 2017.
    • « Éprouver le politique dans un média russe. La délicate fabrique des nouvelles en conférence de rédaction », Revue d’études comparatives est-ouest, n° 3/4, 2017, p. 159-182.
    • Compte rendu de l’ouvrage de Natalia Roudakova, Losing Pravda. Ethics and the Press in Post-Truth Russia (New-York, 2017), dans Revue française de science politique, vol. 68, n° 4, 2018.
    • « Charmer sur le runet. Le design de l’emprise médiatique en Russie », Digital Icons. Studies in Russian, Eurasian and Central European New Media.

    Dernière modification de cette fiche par le service des enseignements (sg12@ehess.fr) : 4 mai 2018.

    Contact : service des enseignements ✉ sg12@ehess.fr ☎ 01 49 54 23 17 ou 01 49 54 23 28
    Réalisation : Direction des Systèmes d'Information
    [Accès réservé]