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1er, 3e et 5e mardis du mois de 13 h à 15 h (salle 2, 105 bd Raspail 75006 Paris), du 7 novembre 2017 au 5 juin 2018. Pas de séance le 5 décembre, reportée au 23 janvier (salle 2, 105 bd Raspail 75006 Paris). La séance du 23 janvier est annulée
Visant à contribuer à une sociohistoire des relations entre religion et politique, l'enseignement se propose d’analyser tant les recompositions contemporaines du religieux, en les saisissant à partir du politique, que celles du politique, appréhendées à partir du religieux et de ses évolutions. Il s’agira de réinscrire la religion (et plus largement le « croire », dans la perspective ouverte par Certeau) au cœur d’une sociologie générale ; et donc d’appréhender le religieux non en tant que tel, doté d’une pertinence qui lui serait propre, mais comme un indicateur susceptible, une fois contextualisé, de constituer un analyseur. Il s’agira parallèlement de cerner, par le politique, l'économie contemporaine du religieux dans son rapport aux logiques présidant aux évolutions du temps présent.
Mots-clés : Fait religieux, Politique, Religieux (sciences sociales du), Sociohistoire, Sociologie,
Aires culturelles : Transnational/transfrontières,
Suivi et validation pour le master : Bi/mensuel annuel (24 h = 6 ECTS)
Domaine de l'affiche : Sociologie
Intitulés généraux :
Renseignements :
pour toute information complémentaire, contacter Arlette Mollet au Centre Maurice-Halbwachs, par courriel.
Direction de travaux d'étudiants :
sur rendez-vous.
Réception :
sur rendez-vous.
Adresse(s) électronique(s) de contact : patrick.michel(at)ehess.fr, amollet(at)ens.fr
A été poursuivie en 2017-2018 la réflexion menée les années précédentes sur les recompositions du religieux comme indicateurs et modalités de gestion de la redéfinition d’un rapport au temps, à l’espace et à l’autorité ; d’une crise affectant centralement les marqueurs traditionnellement tenus pour pertinents en matière de construction de dispositifs identitaires ; et d’un déficit du politique que la visibilité du religieux sur les scènes contemporaines tend d’abord à manifester sinon à souligner.
Cette problématique, développée en début d’année, a été ensuite testée, autour du thème général des usages du religieux, sur plusieurs dossiers, au prix d’une double rupture. D’abord avec une certaine forme de « révérence » constituant la catégorie « religion » en un objet sociologique en dernière instance « impossible » (selon la formule de Bourdieu, soit on en est et on ne peut pas en parler, soit on n’en est pas et on ne peut pas en parler non plus) ; ou, dans une logique de « sociologie spécialisée », comme un objet dont la spécificité se verrait absolutisée, ce qui nécessiterait dès lors le déploiement d’un dispositif conceptuel propre. Ensuite avec l’idée que la « religion » constituerait un registre autonome, certes susceptible de s’engager dans des transactions avec d’autres registres, mais comme extérieure à un espace global dans lequel elle est pourtant totalement immergée, partie prenante, qu’elle informe et par lequel elle est informée.
C’est au titre de cette double rupture que le religieux, indicateur du mouvement, et ressource disponible à des fins de gestion de celui-ci, a été appréhendé. Et ce, non tant au regard de contenus qui lui seraient propres (ces contenus pouvant être utilisés aussi bien pour refuser le mouvement qui travaille les sociétés que pour l’accepter, ou encore, et le plus souvent, pour l’apprivoiser), qu’en fonction des opérationnalisations auxquelles il se prête, et qu’il importe dès lors de contextualiser « finement », pour reprendre la formule de Lucien Febvre, qui voyait là le « premier devoir » de l’historien. Le religieux est ici, sur toile de fond d’une accélération partout sensible des grandes tendances d’évolution qui en organisent les recompositions (individuation, désinstitutionnalisation et consumérisation), un espace et un vecteur d’accès au global d’autant plus privilégié qu’il est constitué comme tel du fait de la carence d’autres registres qui auraient pu jouer ce rôle, principalement du politique.
C’est dans cette perspective qu’Adam Possamai, professeur à l’Université de Sydney et directeur d’études invité à l’EHESS, a présenté ses réflexions sur l’Australie comme société post-séculière et sur les « religions hyper-réelles ». Giuseppe Giordan, professeur à l’Université de Padoue et directeur d’études invité à l’EHESS, est quant à lui revenu sur la sécularisation, entre religion et spiritualité, et a présenté les résultats de la recherche conduite sur Un pape, deux Églises : réfugiés, droits de l’homme et religion en Croatie et en Italie. Thibault Ducloux, doctorant Tepsis-EHESS, a présenté son enquête sur les usages du religieux en prison et Hamza Esmili, également doctorant Tepsis-EHESS, celle qu’il conduit sur les usages de l’islam dans la périphérie parisienne. Fatiha Kaoues, post-doctorante, s’est intéressée aux conversions évangéliques en Algérie. Enfin, une réflexion a été développée autour de Religion et mai 68 : une révolution du croire ?, où le parti-pris était de s’intéresser non tant à ce que Mai 68 avait fait à la religion qu’à ce que la religion avait fait à Mai 68.
En marge du séminaire, deux séances ont été organisées, comme les années précédentes, sous forme d’atelier, afin de permettre aux étudiants inscrits en master de présenter et de discuter leurs travaux.
Publications
Dernière modification de cette fiche par le service des enseignements (sg12@ehess.fr) : 19 janvier 2018.