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Mercredi de 10 h à 13 h (105 bd Raspail 75006 Paris), cf. calendrier des séances et salles ci-dessous
Le séminaire se structure autour de trois principaux axes de travail :
Mercredi 8 novembre : séance d’introduction « Comment penser les migrations et mobilités Nord (s)-sud (s) ? »
Mercredi 13 décembre : Mobilités et migrations au prisme des rêves et des imaginaires.
Mercredi 10 janvier : Mobilité(s) et jihadisme
Mercredi 7 février : Mobilités professionnelles des descendants de migrants.
Mercredi 7 mars : Du Sud-Nord au Nord-Sud : migrations, circulations, retours ?
Mercredi 4 avril : Séance annulée Entre Nord(s) et Sud(s) : circulation des savoirs.
Mercredi 2 mai : Florence Lévy (Centre d'études sur la Chine moderne et contemporaine) et Liza Terrazzoni (CADIS) présenteront leurs travaux : « Quelles dynamiques de mobilité sociale dans les migrations ? L'exemple des circulations entre la Chine et la France et la France et le Maroc »
Mercredi 6 juin : Etienne Gérard (CEPED) « Mobilité pour études et carrières dans la recherche au Mexique : des trajectoires différenciées selon le genre »
Mots-clés : Circulations, Développement, Ethnicité, Genre, Globalisation, Migration(s), Minorités, Orientalisme, Post-coloniales (études), Relations internationales, Santé, Transnational,
Suivi et validation pour le master : Bi/mensuel annuel (24 h = 6 ECTS)
Intitulés généraux :
Centre : CADIS - Centre d’analyse et d’intervention sociologiques
Renseignements :
par courriel à Zouhour Ben Salah ou par tél. : 01 49 54 23 06, EHESS, CADIS, 54 bd Raspail 75006 Paris.
Direction de travaux d'étudiants :
par courriel à Zouhour Ben Salah ou par tél. : 01 49 54 23 06, EHESS, CADIS, 54 bd Raspail 75006 Paris.
Réception :
sur rendez-vous.
Site web : http://cadis.ehess.fr/
Adresse(s) électronique(s) de contact : Zouhour.Ben-Salah(at)ehess.fr
Depuis son ouverture en 2010, le séminaire Genre, Génération, Ethnicité s’intéresse aux enjeux migratoires tant du point de vue des logiques subjectives des acteurs concernés, que des cadres normatifs – à une échelle locale, nationale et globale – auxquels ces acteurs sont confrontés et parfois soumis. Après avoir exploré comment « la question de l’immigration » et « la question musulmane » sont devenues dans l’espace public français une « urgence sociale », nous avons ensuite déplacé notre attention sur les phénomènes de « migration internationale », à partir du spectre plus large des « mobilités » pour ce qui concerne les deux dernières années du séminaire.
Dans la continuité de la réflexion engagée l’an dernier sur les trajectoires des Nords vers les Suds, nous avons interrogé cette année la manière dont les catégories du « Nord-Sud » s’élaborent et retentissent au niveau aussi bien sociétal qu’individuel. Si un vocabulaire vernaculaire, administratif, et même scientifique, permet de nommer des flux considérés comme atypiques – comparativement aux flux Sud-Nord ou Sud-Sud – force est de constater que ces termes demeurent le plus souvent approximatifs, chargés d’imaginaires réducteurs, voire, dans certains cas, stigmatisants. Quelles relations de pouvoir se jouent dans l’exercice catégoriel ? Et à quelles échelles – individuelle, collective, nationale – se placent-elles ? Ces flux peuvent-ils être appréhendés avec les outils développés dans le cadre des études sur les migrations Sud-Nord ou au contraire nécessitent-ils d’avoir recours à un appareil conceptuel spécifique ? En mettant en perspective des expériences diverses, le séminaire a pris le parti de réfléchir conjointement aux flux Sud-Nord et Nord-Sud. Le choix de ne pas cloisonner ces phénomènes à l’intérieur d’approches, ou encore de disciplines, distinctes et distinctives, sans pour autant négliger les traits propres à chaque type de déplacement (professionnels, identitaires, religieux, mémoriels, sanitaires, humanitaires, etc.), nous a permis d’une part, de renouveler le regard porté aux mobilités et d’autre part, d’apprivoiser les Nords et les Suds moins comme des territoires géographiques que comme des espaces sociopolitiques en tension et surtout en relation. Cela nous a permis également de questionner l’un des présupposés les plus courants qui consiste à penser les migrations des Nords vers les Suds comme un simple continuum, ou une actualisation, du phénomène colonial sans prêter suffisamment attention aux écarts, si ce n’est aux ruptures avec cette histoire.
La question transversale « est-il possible, voire souhaitable de se défaire de la partition ? » nous a accompagnés tout au long des séances, au cours desquelles sont intervenu·e·s des chercheur·e·s travaillant sur des objets aussi variés que les diasporas maghrébines aux USA (Marie-Pierre Ulloa) et dans le Golfe (Elyamine Settoul), les mobilités estudiantines (Étienne Gérard), le projet de djihad au départ de la France (Bartolomeo Conti), le devenir migratoire des immigrés retraités sénégalais (Chantal Crenn). L’ambition de repenser sur le plan épistémologique le clivage Sud-Nord/Nord-Sud nous a encouragés à inviter des collègues qui tout en venant d’horizons théoriques et disciplinaires différents partagent un fort ancrage empirique. Quels sont les facteurs déclenchant une installation dans un pays étranger ? Quelles sont les logiques d’installation à l’œuvre ? Quelles relations ces acteurs construisent-ils entre eux et avec les sociétés locales aux Nords comme aux Suds ? Investir les terrains et se placer au plus près des expériences des acteurs est gage d’une analyse comparée des mobilités contemporaines éclairant la complexité des figures, des trajectoires, des pratiques et des imaginaires à l’œuvre. Si les modes d’être en migration méritent d’être envisagés dans leur globalité, il est apparu clairement, au fil des échanges, que les représentations qui leur sont associées imposent une réflexion sur le traitement des flux Nord-Sud et Sud-Nord et offrent une matière particulièrement stimulante pour discuter des frontières et des dynamiques d’inclusion/exclusion au sein d’un « monde globalisé ».
Dernière modification de cette fiche par le service des enseignements (sg12@ehess.fr) : 29 mai 2018.