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Base de données des enseignements et séminaires de l'EHESS

Genre, génération, ethnicité : migrations et mobilités Nord(s)-Sud(s)

S'il s'agit de l'enseignement principal d'un enseignant, le nom de celui-ci est indiqué en gras.

Mercredi de 10 h à 13 h (105 bd Raspail 75006 Paris), cf. calendrier des séances et salles ci-dessous

  • Mercredi 8 novembre 2017 : salle 4
  • Mercredi 13 décembre 2017 : salle 4
  • Mercredi 10 janvier 2018 : salle 4
  • Mercredi 7 février 2018 : salle 3
  • Mercredi 7 mars 2018 : salle 3
  • Mercredi 4 avril 2018 : salle 3 Séance annulée
  • Mercredi 2 mai 2018 : salle 3
  • Mercredi 6 juin 2018 : salle 3
Dans la continuité de la réflexion engagée depuis l’an dernier sur les mobilités Nord (s)-Sud (s), nous interrogerons cette année les catégories « Nord » et « Sud » et leurs combinaisons multiples à l’aune de différentes expériences migratoires (professionnelles, identitaires, religieuses, mémorielles, sanitaires, humanitaires, etc.).
 
Depuis 2010, le séminaire s’intéresse aux migrations en tant que champ façonné par des cadres normatifs – à une échelle locale, nationale et globale – et les logiques subjectives d’acteurs. L’étude des migrations s’est le plus souvent centrée sur l’acteur se déplaçant du Sud vers le Nord – et plus récemment du Sud vers le Sud – envisagé à travers des prismes analytiques de plus en plus diversifiés renouvelant sans cesse les conceptions de la réalité migratoire. Or, depuis quelques années, de plus en plus de travaux attirent l’attention sur la variété et la complexité des flux des Nord(s) vers les Sud(s). À la croisée des approches de la mobilité, des circulations migratoires, de l’expansion des études globales et (post)coloniales, les migrations « Nord-Sud » offrent en effet un terrain fertile pour penser autrement les mobilités contemporaines et leurs interconnexions tout comme les rapports sociaux et intersubjectifs entre « Nord » et « Sud », entre « l’Occident » et le « reste du monde ».

Le séminaire se structure autour de trois principaux axes de travail :

  • Un axe épistémologique invitant à situer théoriquement et méthodologiquement les migrations Nord-Sud au sein de diverses approches et disciplines. Peuvent-elle être appréhendées avec les outils développés dans le cadre des études sur les migrations ? La question de la production catégorielle autour des migrations Nord-Sud ainsi que celle du droit à la mobilité seront particulièrement mises en discussion.
  • Un axe socio-historique questionnant notamment l’un des présupposés les plus courants qui consiste à penser les migrations du Nord vers le Sud comme une continuité du phénomène colonial. Qu’en est-il des ruptures et des continuités avec cette histoire ? Comment les acteurs de ces migrations investissent-ils cette histoire ?
  • Un axe empirique porté par l’ambition de se placer au plus près des terrains et des subjectivités des acteurs afin d’explorer la diversité des figures, des trajectoires, des pratiques et des imaginaires qui animent ces migrations Nord-Sud dans des contextes variés. Quels sont les facteurs déclenchant une installation dans un pays du Sud ? Quelles sont les logiques d’installation à l’œuvre ? Quelles relations ces acteurs construisent-ils entre eux et avec les sociétés locales ?

Mercredi 8 novembre : séance d’introduction « Comment penser les migrations et mobilités Nord (s)-sud (s) ? »

  • Giulia Fabbiano (IDEMEC-MUCEM), Alexandra Poli (CADIS) et Liza Terrazzoni (CADIS)

Mercredi 13 décembre : Mobilités et migrations au prisme des rêves et des imaginaires.  

  • Marie Pierre Ulloa (Stanford University) : « Du Maghreb à la Californie : le rêve américain des femmes ».
  • Discutante : Alexandra Poli

Mercredi 10 janvier : Mobilité(s) et jihadisme

  • Bartolomeo Conti (CADIS) : « Mobilité(s) dans les parcours de jihadistes français ».
  • Discutante : Giulia Fabbiano.

Mercredi 7 février : Mobilités professionnelles des descendants de migrants.

  • Elyamine Settoul (CNAM) : « Outsiders en France, Westerners dans le Golfe ? Regard sur quelques parcours de mobilité de diplômés d'origine maghrébine ».
  • Discutante : Simen Wang (CERMES3)

Mercredi 7 mars : Du Sud-Nord au Nord-Sud : migrations, circulations, retours ?

  • Chantal Crenn (UMI ESS, Dakar et Université de Bordeaux).
  • Discutante : Anna Perraudin (CITERES)

Mercredi 4 avril : Séance annulée Entre Nord(s) et Sud(s) : circulation des savoirs.   

  • Étienne Gérard (CEPED) Mobilité pour études et carrières dans la recherche au Mexique : des trajectoires différenciées selon le genre.
  • Discutante : Liza Terrazzoni (CADIS).

Mercredi 2 mai : Florence Lévy (Centre d'études sur la Chine moderne et contemporaine) et Liza Terrazzoni (CADIS) présenteront leurs travaux : « Quelles dynamiques de mobilité sociale dans les migrations ? L'exemple des circulations entre la Chine et la France et la France et le Maroc »

  • Discutante : Camille Schmoll (Université Paris 7-Géo-Cité).

Mercredi 6 juin : Etienne Gérard (CEPED) « Mobilité pour études et carrières dans la recherche au Mexique : des trajectoires différenciées selon le genre »

  • Discutante : Liza Terrazzoni (CADIS)

Suivi et validation pour le master : Bi/mensuel annuel (24 h = 6 ECTS)

Mentions & spécialités :

Renseignements :

par courriel à Zouhour Ben Salah ou par tél. : 01 49 54 23 06, EHESS, CADIS, 54 bd Raspail 75006 Paris.

Direction de travaux d'étudiants :

par courriel à Zouhour Ben Salah ou par tél. : 01 49 54 23 06, EHESS, CADIS, 54 bd Raspail 75006 Paris.

Réception :

sur rendez-vous.

Site web : http://cadis.ehess.fr/

Adresse(s) électronique(s) de contact : Zouhour.Ben-Salah(at)ehess.fr

Compte rendu

Depuis son ouverture en 2010, le séminaire Genre, Génération, Ethnicité s’intéresse aux enjeux migratoires tant du point de vue des logiques subjectives des acteurs concernés, que des cadres normatifs – à une échelle locale, nationale et globale – auxquels ces acteurs sont confrontés et parfois soumis. Après avoir exploré comment « la question de l’immigration » et « la question musulmane » sont devenues dans l’espace public français une « urgence sociale », nous avons ensuite déplacé notre attention sur les phénomènes de « migration internationale », à partir du spectre plus large des « mobilités » pour ce qui concerne les deux dernières années du séminaire.
Dans la continuité de la réflexion engagée l’an dernier sur les trajectoires des Nords vers les Suds, nous avons interrogé cette année la manière dont les catégories du « Nord-Sud » s’élaborent et retentissent au niveau aussi bien sociétal qu’individuel. Si un vocabulaire vernaculaire, administratif, et même scientifique, permet de nommer des flux considérés comme atypiques – comparativement aux flux Sud-Nord ou Sud-Sud – force est de constater que ces termes demeurent le plus souvent approximatifs, chargés d’imaginaires réducteurs, voire, dans certains cas, stigmatisants. Quelles relations de pouvoir se jouent dans l’exercice catégoriel ? Et à quelles échelles – individuelle, collective, nationale – se placent-elles ? Ces flux peuvent-ils être appréhendés avec les outils développés dans le cadre des études sur les migrations Sud-Nord ou au contraire nécessitent-ils d’avoir recours à un appareil conceptuel spécifique ? En mettant en perspective des expériences diverses, le séminaire a pris le parti de réfléchir conjointement aux flux Sud-Nord et Nord-Sud. Le choix de ne pas cloisonner ces phénomènes à l’intérieur d’approches, ou encore de disciplines, distinctes et distinctives, sans pour autant négliger les traits propres à chaque type de déplacement (professionnels, identitaires, religieux, mémoriels, sanitaires, humanitaires, etc.), nous a permis d’une part, de renouveler le regard porté aux mobilités et d’autre part, d’apprivoiser les Nords et les Suds moins comme des territoires géographiques que comme des espaces sociopolitiques en tension et surtout en relation. Cela nous a permis également de questionner l’un des présupposés les plus courants qui consiste à penser les migrations des Nords vers les Suds comme un simple continuum, ou une actualisation, du phénomène colonial sans prêter suffisamment attention aux écarts, si ce n’est aux ruptures avec cette histoire.
La question transversale « est-il possible, voire souhaitable de se défaire de la partition ? » nous a accompagnés tout au long des séances, au cours desquelles sont intervenu·e·s des chercheur·e·s travaillant sur des objets aussi variés que les diasporas maghrébines aux USA (Marie-Pierre Ulloa) et dans le Golfe (Elyamine Settoul), les mobilités estudiantines (Étienne Gérard), le projet de djihad au départ de la France (Bartolomeo Conti), le devenir migratoire des immigrés retraités sénégalais (Chantal Crenn). L’ambition de repenser sur le plan épistémologique le clivage Sud-Nord/Nord-Sud nous a encouragés à inviter des collègues qui tout en venant d’horizons théoriques et disciplinaires différents partagent un fort ancrage empirique. Quels sont les facteurs déclenchant une installation dans un pays étranger ? Quelles sont les logiques d’installation à l’œuvre ? Quelles relations ces acteurs construisent-ils entre eux et avec les sociétés locales aux Nords comme aux Suds ? Investir les terrains et se placer au plus près des expériences des acteurs est gage d’une analyse comparée des mobilités contemporaines éclairant la complexité des figures, des trajectoires, des pratiques et des imaginaires à l’œuvre. Si les modes d’être en migration méritent d’être envisagés dans leur globalité, il est apparu clairement, au fil des échanges, que les représentations qui leur sont associées imposent une réflexion sur le traitement des flux Nord-Sud et Sud-Nord et offrent une matière particulièrement stimulante pour discuter des frontières et des dynamiques d’inclusion/exclusion au sein d’un « monde globalisé ».

Dernière modification de cette fiche par le service des enseignements (sg12@ehess.fr) : 29 mai 2018.

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