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Base de données des enseignements et séminaires de l'EHESS

Violence et sortie de la violence

  • Jean-Pierre Dozon, directeur d'études de l'EHESS, directeur de recherche émérite à l'IRD (*) ( IMAF )
  • Farhad Khosrokhavar, directeur d'études de l'EHESS (*) ( CADIS )
  • Yvon Le Bot, directeur de recherche émérite au CNRS ( CADIS )
  • Michel Wieviorka, directeur d'études de l'EHESS (*) ( CADIS )

    Cet enseignant est référent pour cette UE

S'il s'agit de l'enseignement principal d'un enseignant, le nom de celui-ci est indiqué en gras.

Mercredi ou jeudi de 17 h 30 à 19 h 30 (salle A03_35, 54 bd Raspail 75006 Paris), cf. calendrier des séances ci-dessous

Le séminaire « Violence et sortie de la violence » (EHESS/FMSH) fournit des éléments d’analyse et de réflexion des phénomènes de radicalisation, de violences extrêmes et de sorties de violence, grâce aux recherches développées au sein de la Plateforme éponyme et de ses deux observatoires, l'Observatoire des radicalisations et l'Observatoire international de la sortie de la violence. Animé par Michel Wieviorka, Jean-Pierre Dozon, Farhad Khosrokhavar et Yvon Le Bot, ce séminaire réunira pour la troisième année consécutive une quinzaine de chercheurs confirmés travaillant sur des thématiques relatives à l’entrée et à la sortie de la violence. Cette année, le séminaire bimensuel se déroulera par alternance entre deux thématiques : la première portera sur les impacts sociaux des attentats, dans le cadre du projet mené en partenariat avec la Fondation Soros ; la seconde tentera de favoriser le dialogue entre recherche et actions publiques en créant un binôme chercheur/décideur politique.

Le séminaire est ouvert sur inscription aux chercheurs et à des étudiants avancés, ainsi qu'à des responsables et des praticiens relevant de divers secteurs concernés (associations, ONG, Ministères, haute administration, travailleurs sociaux, etc.).

  • Mercredi 8 novembre 2017
  • Jeudi 23 novembre 2017
  • Mercredi 6 décembre 2017
  • Jeudi 21 décembre 2017
  • Jeudi 11 janvier 2018
  • Jeudi 25 janvier 2018
  • Jeudi 8 février 2018
  • Jeudi 8 mars 2018
  • Mercredi 21 mars 2018
  • Jeudi 22 mars 2018
  • Jeudi 5 avril 2018 : Elisabeth Wood, « Sexual Violence during War : Towards a Typology of Political Violence"
    La majeure partie des écrits académiques, politiques ou journalistiques, soutient que les viols commis par des organisations armées relèvent d’une stratégie, d'une tactique ou d'une arme de guerre. Pourtant, cette hypothèse n’explique pas la diversité, très bien documentée, des viols en temps de conflit armé. Certains gagnent à être appréhendés en tant que pratique sociale : il ne s'agit pas d'une décision hiérarchique délibérée à des fins politiques, mais d'une pratique souvent tolérée par des dirigeants et encouragée par les interactions sociales entre combattants. En prenant comme point de départ les principaux acteurs de la violence politique, Elisabeth Wood met plutôt l'accent sur les interactions sociales horizontales entre combattants, qui s'ajoutent à l'analyse plus classique des rapports verticaux entre combattants et dirigeants. Son objectif est de développer une typologie du "viol de guerre" qui distingue le viol comme pratique sociale et comme politique organisationnelle, dans des situations où le viol est largement répandu. Elle insiste non seulement sur les normes et les croyances genrées des sociétés d'où proviennent les combattants, mais aussi celles remodelées par les processus de socialisation des combattants et des dirigeants au sein même de l’organisation. Elisabeth Wood conclut par une brève analyse des implications de ses arguments et suggère que cette typologie est pertinente pour l’analyse plus générale de la violence politique.
    Much of the literature whether academic, policy or journalism holds that when rape occurs frequently on the part of an armed organization, it is a strategy (or tactic or weapon) of war. But this presumption does not explain the well-documented variation in conflict-related rape. In particular, some cases of conflict-related rape are better understood as a practice: it has not been purposefully adopted as policy for group objectives at some level of command but is nonetheless tolerated by commanders and driven by social interactions among combatants. Departing from principal agent models of political violence, I emphasize the horizontal, social interactions between combatants in addition to the usual vertical relationship between the combatant and commander to develop a typology of conflict-related rape that distinguishes between rape as a practice and as organizational policy. I analyze when rape is likely to be prevalent as a practice and as a strategy, emphasizing not only the gendered norms and beliefs of the society from which combatants come but also those of combatants and commanders as re-shaped by socialization processes within the organization. I conclude with a brief assessment of the argument’s implications and suggest that the typology is relevant for analysis of political violence in general. 
  • Jeudi 13 avril (de 10 h à 12 h, salle A3-35, 54, bd Raspail 75006 Paris) : Angela Muvumba-Sellstrom "Discipliner les combattants : Groupes armés non-étatiques et prévention des violences sexuelles en temps de guerre"

Résumé : Nombreuses sont les études portant sur la pathologie des violences sexuelles en temps de guerre. En revanche, peu de travaux se demandent pourquoi et comment les armées et les rébellions contiennent les viols, les agressions et les harcèlements sexuels. Cette séance propose une approche alternative, celle d'une théorie de la prévention qui intègre les dimensions genrées, sociales et institutionnelles de différents groupes armés non-étatiques. Elle s'appuie sur des recherches menées au Burundi et sur des informations préliminaires recueillies auprès d'acteurs originaires d’Ouganda et d’Afrique du Sud. Comment différentes pratiques influencent-elles le passage, ou non, à des violences sexuelles ? Pourquoi certains acteurs choisissent-ils d’autoriser, voire d’ordonner des agressions et des abus sexuels ? La comparaison d'acteurs non-étatiques appréhendés sous différents angles produit un regard renouvelé sur les significations de la prévention.

Angela Muvumba-Sellstrom est chercheure au département Peace and Conflict Research de l'Université d'Uppsala et membre de l’International Panel of Exiting Violence (FMSH). Ses recherches portent sur le genre, les violences sexuelles en temps de guerre, les droits humains, les groupes rebelles et les organisations régionales africaines. Entre 2005 et 2014, elle a dirigé des programmes au Centre africain pour la résolution constructive des conflits (ACCORD) et au Centre pour la résolution des conflits (CCR). Elle a été en charge des questions politiques au bureau du Président à la Commission de l'union africaine (2004-2005) et responsable de programme à l’International Peace Institute (IPI) (2000-2004). Elle a notamment publié “Impunity for Conflict-Related Sexual Violence: Insights from Burundi’s Former Fighters.” (dans Sandra Cheldelin and Martha Mutisi (dir.), Deconstructing Women, Peace and Security: A Critical Review of Approaches to Gender and Empowerment, 2016).

3 mai : Romain Huret « Phénoménologie de la violence politique : formes, sens et expériences sensibles de l’émeute »

17 mai : Lotte Buch Segal, « Torture and Therapeutic Temporality in a rehabilitation clinic for survivors of torture in Denmark »

31 mai  : Randall Collins, « Symbiosis of terrorist tactics and high tech: with some unthinkable counter-measures »

5 juin : Table ronde « Djihadisme et radicalités en Asie » (Jean-Luc Racine, Rémy Madinier, Rémi Castets)

Mots-clés : Sociologie, Violence,

Domaine de l'affiche : Sociologie

Intitulés généraux :

  • Jean-Pierre Dozon- Médiations théoriques et pratiques de l’anthropologie
  • Farhad Khosrokhavar- Sociologie de l’Iran contemporain
  • Michel Wieviorka- Sociologie du conflit
  • Renseignements :

    le nombre de places étant limité, les demandes d’inscription doivent être adressées à la coordination scientifique : Sabrina Melenotte : smelenotte(at)msh-paris.fr, tél. : 01 40 48 64 99.

    Réception :

    sur rendez-vous.

    Niveau requis :

    le séminaire pourra accueillir sur dossier des étudiants en master 2 et des doctorants.

    Adresse(s) électronique(s) de contact : secretariat.mw(at)msh-paris.fr, smelenotte(at)msh-paris.fr

    Dernière modification de cette fiche par le service des enseignements (sg12@ehess.fr) : 9 avril 2018.

    Contact : service des enseignements ✉ sg12@ehess.fr ☎ 01 49 54 23 17 ou 01 49 54 23 28
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