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Mercredi de 9 h à 11 h (salle 1, 105 bd Raspail 75006 Paris), du 25 octobre 2017 au 31 janvier 2018
Comment les sociétés industrielles des XIXe et XXe siècles ont-elles fait basculer la Terre dans l’Anthropocène, c’est à dire une nouvelle époque géologique, marquée par le bouleversement anthropique des équilibres écologiques et climatiques ? La thèse de l’anthropocène mise en avant par les sciences du système terre interpelle l’histoire dans ses approches et ses méthodes : en deux siècles tout au plus, « nous » avons modifié la trajectoire du système terre à l’échelle des temps géologique. Ce que nous vivons n’est pas une simple crise environnementale mais une révolution géologique d’origine humaine.
Le but du séminaire est de proposer une réflexion historiographique sur ce que fait la question écologique globale à l’écriture de l’histoire, et d’esquisser les contours d’une nouvelle histoire de la modernité industrielle des XIXe et XXe siècles, à la lumière des renouvellements récents de l’histoire environnementale, de l’histoire globale et de l’histoire des sciences et des techniques en mettant l’accent sur les dimensions matérielles et énergétiques de l’histoire globale et du capitalisme et sur l’analyse des choix historiquement situés (économiques, technologiques et politiques), des modèles de production et de consommation qui ont produit la crise contemporaine.
Cette 6e année du séminaire, outre son caractère introductif des enjeux de l’Anthropocène pour les sciences humaines et sociales et l’écriture de l’histoire, mettra l’accent sur trois dimensions : l’histoire des dispositifs et discours prenant la Terre entière pour objet, l’histoire longue de la réflexivité climatique et enfin l’étude quantitative des flux de matière et d’énergie qui traversent le système-monde et transforment le système terre.
L’enseignement s’adresse à des étudiants de master en histoire, ainsi qu’en sciences sociales et histoire des sciences et des techniques. La validation se fera au choix sous la forme d’un exposé sur une série d’ouvrages ou bien sous la forme d’un travail collectif portant sur l’histoire des flux de matières générés et générant l’économie française.
25 octobre 2017 : Anthropoquoi ? Introduction générale au séminaire et répartition des travaux
8 novembre 2017 : La contamination du monde. Une histoire des pollutions industrielles. Séance spéciale avec Thomas Le Roux (CNRS) et François Jarrige (Univ. Bourgogne)
15 novembre 2017 : Anthropocène ou Capitalocène ? Quelle histoire conjointe des systèmes monde et du système terre ?
22 novembre 2017 : Les additions énergétiques.
29 novembre 2017 : Perdre la terre sciemment : typologie historique des réflexivités environnementales de la modernité.
6 décembre 2017 : Le climat fragile de la modernité
13 décembre 2017 : « Où atterrir ? ». Séance spéciale avec Bruno Latour, « Réflexion sur la géo-politique à l’heure de l’anthropocène »
20 décembre 2017 : Retour aux lieux : autonomie énergétique et micro-systèmes techniques, séance spéciale avec Fanny Lopez (LIAT à l'Ensa Paris Malaquais)
10 janvier 2018 : Du recyclage à l’obsolescence programmée
17 janvier 2018 : Pour une histoire du Géopouvoir. Le cas du bon usage de la terre à l’âge des empires (fin XIXe s.-déb. XXe s.).
24 janvier 2018 : Plantationocène. Biopolitique et industrialisation de la biosphère terrestre aux XIXe et XXe siècles
31 janvier 2018 : Le métabolisme impérial de la France : remise des travaux des étudiants et conclusion du séminaire.
Mots-clés : Environnement, Globalisation, Histoire, Histoire des sciences et des techniques, Histoire environnementale,
Suivi et validation pour le master : Hebdomadaire semestriel (24 h = 6 ECTS)
Domaine de l'affiche : Histoire - Histoire - Problèmes généraux
Intitulés généraux :
Adresse(s) électronique(s) de contact : christophe.bonneuil(at)cnrs.fr, fressoz.jb(at)gmail.com
Cette année, le séminaire a proposé une réflexion historiographique sur ce que fait la question écologique globale à l’écriture de l’histoire. Nous avons présenté aux étudiants les contours d’une nouvelle histoire de la modernité industrielle des XIXe et XXe siècles, à la lumière des renouvellements récents de l’histoire environnementale, de l’histoire globale et de l’histoire des sciences et des techniques. L’accent a été mis surtout sur les dimensions matérielles et énergétiques de l’histoire globale et du capitalisme et sur l’analyse des choix historiquement situés (économiques, technologiques et politiques), des modèles de production et de consommation qui ont produit la crise contemporaine.
Pour cette 6e année du séminaire, outre son caractère introductif des enjeux de l’Anthropocène pour les sciences humaines et sociales et l’écriture de l’histoire, ce séminaire a mis l’accent sur trois dimensions : l’histoire des dispositifs et discours prenant la Terre entière pour objet, l’histoire longue de la réflexivité climatique et enfin l’étude quantitative des flux de matière et d’énergie qui traversent le système-monde et transforment le système-terre. Les étudiants ont réalisé dans ce cadre un travail extraordinaire de quantification des flux de matières reliant la France et son empire colonial au XIXe siècle.
Dernière modification de cette fiche par le service des enseignements (sg12@ehess.fr) : 23 janvier 2018.