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Base de données des enseignements et séminaires de l'EHESS

Atelier de l’anthropocène

  • Benoit Hazard, chargé de recherche au CNRS ( IIAC )

    Cet enseignant est référent pour cette UE

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Jeudi de 11 h à 13 h (salle 5, 105 bd Raspail 75006 Paris), du 2 novembre 2017 au 1er février 2018. La séance du 30 novembre est annulée. La séance du 1er février se déroulera de 12 h à 14 h. Séance supplémentaire le 15 février (de 12 h à 14 h, salle 5, 105 bd Raspail). La séance du 15 février est annulée

Depuis l’essai pionnier de Marcel Mauss sur les variations saisonnières des Esquimaux, les interactions entre les sociétés et leurs environnements sont au cœur du projet de l’ethnographie et de la réflexion anthropologique. Dans la période récente, l’étude de ces mêmes activités a mis à jour de nouveaux objets liés à l’émergence d’un référentiel environnemental dans les politiques publiques et qui se caractérisent par la complexité des interactions qu’ils mettent en jeu entre des phénomènes relevant de disciplines différentes et nécessitant des approches et des méthodes innovantes. « Décroissance », « croissance verte », « finitude et épuisement des ressources », « accaparement » ou « durabilité », « climat », « transition énergétique », sont autant de termes qui esquissent l’espace des débats, des controverses scientifiques et des terrains d’une ethnographie des situations critiques dans lesquels les anthropologues sont appelés à se mouvoir.

L’anthropocène, nouvelle ère géologique caractérisée par la puissance des facteurs anthropogéniques à agir sur le devenir du système terre, illustre la place prise par les débats environnementaux et par les sciences de la terre dans les discours et les pratiques scientifiques. Cette thèse inédite, sorte d’injonction posée aux sciences humaines de construire des réponses pour faire face aux changements socio écologiques, réinterroge les relations entre l’homme et ses productions de la nature ? Comment l’anthropologie, discipline qui interroge à la fois les structures et les ruptures, se positionne face à cette thèse qui pense les passages historiques à l’échelle temporelle des évolutions du système terre et dont les effets sont durables pour le devenir, non seulement des sociétés humaines, mais plus largement des socio systèmes ? N’y-a-t-il pas là une aporie propre à un semblant d’interdisciplinarité ?

Pour la cinquième année de cet atelier, nous poursuivrons l’étude des interactions complexes qui se jouent dans les thèses de l’anthropocène. L’atelier explore les travaux qui, d’une part, placent l’environnement (biodiversité, patrimonialisation de la nature, ruralités, pollutions industrielles) au cœur de la recherche en sciences sociales et qui, d’autre part, re-territorialisent l’anthropocène.  Un accent particulier sera mis cette année à la relecture des rapports entre marxisme et écologie politique. En 2017-2018, il fonctionnera en alternant enseignements théoriques et une enquete collective de terrain initiée en 2016 sur la ville de Pierrefitte sur Seine.  Dans premier temps, l’atelier fonctionne comme un atelier de lecture de textes traitant  des paradigmes disponibles pour penser les dynamiques socio écologiques, des concepts (des paysages, écosystèmes, etc.). Dans un second temps, il réinterroge cette thèse à partir de la possibilité d’en faire une ethnographie, autrement dit les anthropo-scènes de l’anthropocène. 

Abstract

Historically, anthropology refers to the study of human activities, i.e. as a mirror of interactions between societies and their environment. In the recent past, research on human activities have enlightened new objects that are strongly linked with the “mainstreaming” of an «environmental repository » in public policies and are characterized by the complexity of interactions. Globalization, limits of growth, scarcity of resources, climate change are drawing new spaces for scientific debate and controversies as well as fields for a new ethnography of critical situations. As new geological era reflecting the influence of humans on the Earth system, or “man as the main geological force of the Earth system”, the anthropocene would have started with the industrial revolution of the eighteenth century and would succeed to the era of the Holocene. As such, the Anthropocene illustrates the role played by the environmental debate and the earth sciences in scientific discourse and practices. This uncommon thesis, as an injunction to humanities to cope with future socio-ecologies, re-examines how man has for long produced nature. To account for the complex interactions that interplay in the Anthropocene and to suggest that they do not turn the anthropologist to an anecdotal chronicler, the workshop explores anthropological research that have for long  discussed environmental topics (biodiversity, patrimonialisation of nature, industrial pollution…). To frame the debates and challenges due to the thesis of the Anthropocene, the workshop will present many scenes of anthropology by reading of texts and by making exercises in relation with dynamic socio ecological landscapes and ecosystems. It will show the need to combine interdisciplinary approaches with a detailed ethnographic survey and try to show how this context renews the relationship between anthropology and archeology of the Holocene.
In connection with the European research network REAL (Resilient pasts and adaptation of East African Landscape in temporal, spatial and social perspectives, Initial Training Program, Marie Curie), the workshop focuses on anthropological and arachaeological studies located in Africa.

7 décembre 2017 : Quelles villes dans l’anthropocène ? (1)

  • Beatriz Fernandes, Villes en décroissance.

14 décembre 2017 : Quelles villes dans l’anthropocène ? (2)

  • Benoît Hazard, Anthropocène et accelérationisme (2)

11 janvier 2018 : Benoît Hazard (IIAC, CNRS), « Le pastoralisme : zone sensible dans l'anthropocène ? Piste de recherches sur les anthropo-scènes africaines à partir du cas kényan

18 janvier 2018 : Benoît Hazard (IIAC, CNRS), « “Corporates groups”, prédation et subordination ou comment gouverner au-delà de l'État ? Piste de recherches sur les anthropo-scènes africaines à partir du cas kényan (2) »

25 janvier 2018 : Élise Demeulenaere (CNRS, MNHN) & Wolf Feuerhahn (CNRS, Centre A. Koyré). Présentation-discussions autour de l'ouvrage Guillaume Blanc, Élise Demeulenaere & Wolf Feurerhahan(dir.) Humanités environnementales. Enquêtes et contre-enquêtes, Publication de la Sorbonne (Série histoire environnementale 02) , 2017.

Histoire environnementale, anthropologie de la nature, sociologie de l'environnement… : on assiste, depuis une trentaine d’années, à la multiplication de sciences humaines et sociales qui prennent l’environnement pour objet, et revendiquent de voir ainsi leur épistémologie transformée. Le foisonnement de ces labels est tel que, aujourd’hui, certains souhaitent les rassembler sous une bannière commune, celle d’« humanités environnementales ». Plutôt qu’un manifeste, cet ouvrage propose une histoire des humanités environnementales au prisme des disciplines (anthropologie, histoire, philosophie, géographie, sociologie, études littéraires, sciences politiques, économie, droit). Il retrace pour la première fois l’émergence intellectuelle et institutionnelle de ces domaines d’étude. En prêtant attention à la pluralité des débats et des controverses passés, ce livre décrypte un paysage singulier de la recherche internationale contemporaine : celui des sciences humaines et sociales aux prises avec l’environnement.

Plus d'informations : http://www.publications-sorbonne.fr/fr/livre/?GCOI=28405100107070

15 février : invités :

  • Étudiants du séminaire (Présentation de travaux).
  • Conclusion de l'atelier dans sa version lecture de texte.

Suivi et validation pour le master : Hebdomadaire semestriel (24 h = 6 ECTS)

Mentions & spécialités :

Domaine de l'affiche : Anthropologie sociale, ethnographie et ethnologie

Intitulés généraux :

Renseignements :

Benoît Hazard, Institut interdisciplinaire d'anthropologie du contemporain, bureau A0507 EHESS 54 bd Raspail 75006 Paris, tél. : 01 40 82 75 35 ou par courriel.

Direction de travaux d'étudiants :

vendredi après-midi (ou sur demande de rendez-vous). Bureau A0507 EHESS 54 bd Raspail 75006 Paris , tél. : 01 40 82 75 35 ou par courriel.

Réception :

vendredi ou sur demande de rendez-vous. Bureau A0507 EHESS 54 bd Raspail 75006 Paris , tél. : 01 40 82 75 35 ou par courriel.

Niveau requis :

étudiants de niveau master, doctorat et chercheurs. Les auditeurs libres sont acceptés.

Site web : https://www.google.com/search?q=benoit+Hazard&ie=utf-8&oe=utf-8#q=benoit+Hazard&start=10

Site web : http://www.iiac.cnrs.fr/article187.html

Adresse(s) électronique(s) de contact : bhazard(at)ehess.fr

Dernière modification de cette fiche par le service des enseignements (sg12@ehess.fr) : 15 février 2018.

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