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1er, 3e et 5e mardis du mois de 17 h à 20 h (salle 13, 105 bd Raspail 75006 Paris), du 7 novembre 2017 au 19 décembre 2017 puis (salle 7, 105 bd Raspail 75006 Paris), du 16 janvier 2018 au 5 juin 2018 ; et 2e et 4e mardis du mois de 17 h à 20 h (salle 410, Centre Censier, 13 rue de Santeuil 75005 Paris) du 14 novembre 2017 au 12 juin 2018
Dans ce séminaire, nous nous efforçons de proposer des outils, des méthodes, des cas, des situations, des dispositifs, des terrains, pour penser le fait littéraire comme fait de l'histoire, tout en portant un regard critique sur ses historiographies. La perspective est résolument interdisciplinaire : la marque identitaire du séminaire est de réunir des historiens et des littéraires autour d'objets et de problématiques définis en commun. La chronologie est ouverte et large, entre Renaissance et XXe siècle ; les questionnements élaborés à partir des écrits de l’époque moderne servent aussi à interroger et reconfigurer l’approche d’écrits et de phénomènes plus contemporains. Cette année, un accent particulier sera porté sur la question de l’efficace ordinaire du littéraire ; cette notion d’efficace ordinaire sera bien sûr objet de discussion.
Quelques séances sont réservées à des invités qui déploient leurs objets propres dans le cadre intellectuel des problématiques partagées. En outre, des ateliers de lecture de textes actuels, historiographiques ou théoriques, sont proposés en rapport avec l'avancée ou les incertitudes des travaux en cours.
15 mars : Filippo de Vivo "Connecter, comparer, conclure : lettres et nouvelles dans un réseau anglo-vénitien pendant la Guerre des Trente Ans"
Mots-clés : Écriture, Histoire, Historiographie, Littérature, Mémoire, Pratiques, Savoirs, Textes,
Suivi et validation pour le master : Hebdomadaire annuel (48 h = 2 x 6 ECTS)
Domaine de l'affiche : Histoire - Histoire et civilisations de l'Europe
Intitulés généraux :
Renseignements :
Cécile Soudan, Christian Jouhaud, Judith Lyon-Caen, Dinah Ribard, bureau du GRIHL, 96 bd Raspail 75006 Paris, tél. : 01 53 63 52 46 et grihl(at)ehess.fr.
Direction de travaux d'étudiants :
sur rendez-vous pris auprès d'un des responsables du séminaire.
Réception :
sur rendez-vous pris auprès d'un des responsables du séminaire : jouhaud(at)ehess.fr, jlc(at)ehess.fr, dinah.ribard(at)ehess.fr.
Niveau requis :
pas de niveau requis, mais entretien préalable souhaité avec un des responsables du séminaire.
Site web : http://grihl.ehess.fr
Adresse(s) électronique(s) de contact : jouhaud(at)ehess.fr, jlc(at)ehess.fr, dinah.ribard(at)ehess.fr, csoudan(at)ehess.fr
Dans ce séminaire, nous nous efforçons de proposer des outils, des méthodes, des cas, des situations, des dispositifs, des terrains, pour penser le fait littéraire comme fait de l’histoire, tout en portant un regard critique sur ses historiographies. Sa marque identitaire est de réunir des historiens et des littéraires autour d’objets et de problématiques définis en commun. La chronologie est ouverte et large, entre Renaissance et XXIe siècle ; les questionnements élaborés à partir des écrits de l’époque moderne servent aussi à interroger et reconfigurer l’approche d’écrits et de phénomènes plus contemporains.
Pour la deuxième année, le séminaire du Grihl a été construit autour de la question de « la littérature ordinaire », précisée par une formulation un peu différente, « l’efficace ordinaire du littéraire ». L’objectif est de saisir ce que fait la littérature aux sociétés à littérature, de mesurer sa présence, son activité. On s’est employé à le faire notamment en regardant comme littéraires des écritures très diverses où il ne s’agit pas de trouver du style, de l’efficacité rhétorique, ou une ressemblance avec le canon littéraire du temps où elles ont été produites, mais de repérer des types de prise sur le monde par des productions d’écrits que les valeurs et les pratiques littéraires pénètrent. La littérature est alors une catégorie trop étroite, et trop enchaînée à son histoire propre : nous avons préféré utiliser l’adjectif substantivé « le littéraire ». À partir d’une série d’études de cas, le séminaire est ainsi revenu à quelques questions séminales de l’approche historique des rapports entre histoire et littérature.
C’est pourquoi les douze séances du premier semestre, données par les organisateurs du séminaire, des membres du Grihl et une maîtresse de conférences invitée (Keiko Tsujikawa, Université Shirayuri, Tokyo), ont été conçues comme ouvrant une palette large de cas. Après une introduction méthodologique, le romancier Paul de Kock a été présenté à partir de son parti pris d’apparaître comme une sorte de guide romancé des lieux et des atmosphères. Il a ensuite laissé la place à l’érudit éditeur Tamizey de Larroque puis à la première traduction du Satyricon de Pétrone. Ont suivi trois séances centrées sur des objets textuels du xviie siècle : le Chat botté tel qu’il fut lu par Louis Marin, l’expérience libertine, la question de l’intransmissible posée à partir du « journal » d’un valet de chambre de Louis XIV. L’efficace ordinaire du littéraire a ensuite été placé au centre de réflexions sur les infractions au droit du livre au XVIe siècle, sur les pratiques scripturaires telles qu’elles apparaissent dans les archives des Affaires étrangères au tournant des XVIIIe et XIXe siècles, sur les entreprises successives de datation d’un manuscrit du XVIIe siècle. Cette démarche a été poursuivie lors des trois dernières séances : question du pillage littéraire, question du refus fictionnel de la fiction, dialectique du rapport entre autorité institutionnelle et autorité littéraire de quelques évêques modernes.
Au second semestre, on s’est davantage attaché à l’observation de pratiques sociales dont la raison d’être ne paraissait pas associée à une quelconque activité littéraire : la direction de conscience des jésuites à l’époque moderne, les pratiques de la quête ou de la diffusion d’informations, les chansons des révoltés, les manuels de civilité à l’articulation du XIXe et du XXe siècles, l’écriture de la dissidence religieuse de Jean de Labadie. Deux séances ont ensuite été consacrées à des textes « marginaux » : des remontrances comiques de 1619 et un ouvrage anglais du XVIIIe siècle, « Les aventures d’une main de papier ».
L’année s’est achevée par une intervention d’Alban Bensa, directeur d’études, qui a bien voulu rapprocher son travail sur la mise en écrit des complaintes Kanak de la révolte de 1917 de la problématique de l’ordinaire du littéraire (« Littérature vernaculaire, traduction et ethnographie en Nouvelle-Calédonie ») et par une séance collective de retour sur le colloque de juin 2017 sur « Michel de Certeau et la littérature ».
Publications
Dernière modification de cette fiche par le service des enseignements (sg12@ehess.fr) : 9 mars 2018.