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Base de données des enseignements et séminaires de l'EHESS

La fabrication du sujet politique. Réflexivité, subjectivités et pouvoir

S'il s'agit de l'enseignement principal d'un enseignant, le nom de celui-ci est indiqué en gras.

Jeudi de 13 h à 17 h (54 bd Raspail 75006 Paris), du 25 janvier 2018 au 28 juin 2018. Cf. calendrier des séances et salles plus bas

Dans cet atelier, nous explorerons les potentialités heuristiques d’une approche réflexive et attentive aux subjectivités pour l’étude du phénomène politique.

Cette approche consiste à éclairer au plus près les actions et les positionnements tant stratégiques qu’affectifs des personnes qui participent à l’enquête, ainsi que la dimension interlocutoire des situations ethnographiées, leur temporalité et leur inscription dans des contextes marqués par des rapports de force eux-mêmes politiquement et historiquement construits. Cette approche a des implications épistémologiques importantes quant à la production et la restitution de nos  « matériaux ». Nous prêterons une attention particulière à la façon dont l’enquête et, plus globalement, le savoir anthropologique, peuvent être pris dans les situations observées. En outre, quand les « matériaux » sont des documents – personnels ou institutionnels, d’archives, graphiques ou écrits, etc. –, nous explorerons les dispositifs qui permettent d’y repérer l’expression subjective, le destin singulier, les intérêts et les stratégies de ceux qui y sont mis en scène et/ou de ceux qui les ont produits. Enfin, nous nous interrogerons sur le travail de mise en texte de l’enquête ethnographique ainsi envisagée, en nous attachant notamment aux outils narratifs que les sciences sociales peuvent déployer.

Ces choix épistémologiques nous conduisent à apporter sur l’objet politique un éclairage que ne permettraient pas des approches plus totalisantes. Ils sont particulièrement à même de déboucher sur une appréhension fine des rapports ordinaires au politique et de leurs processus d’élaboration, au sein et en dehors des lieux formels du pouvoir. Les propriétés et processus mis en lumière ne sont plus seulement ceux de la politique en tant que domaine séparé et spécialisé, mais ceux du politique comme aspect de la vie sociale globale (Balandier, 1967) touchant aux rapports de pouvoir, d’autorité, de compétition à l’œuvre dans la cité au sens classique du terme (ou plutôt d’une cité donnée). Ces choix permettent de saisir tant les contraintes (effets de conjoncture, rapports de force, etc.) qui délimitent l'espace des possibles (Pierre Bourdieu, 1980) auquel sont confrontés les individus dans une situation concrète et à un moment donné, que d'analyser les marges de manœuvre dont disposent les sujets, les stratégies qu'ils développent, et les négociations qu'ils mettent en place.

Ces pistes seront explorées à partir de situations ethnographiques spécifiques, selon trois axes :

  • 1. Figures de la médiation, figures du pouvoir ;
  • 2. Pouvoir, marges de manœuvre et négociations ;
  • 3. Du public au privé et inversement.

Les séances seront organisées autour d’invité-e-s-chercheur-e-s, principalement anthropologues mais également issu-e-s d’autres disciplines (sociologie, histoire, philosophie, sciences du langage). Ceux-ci seront invités à nous faire part de la façon dont leurs travaux font écho à notre proposition de travail, éclairent l’un des trois axes de réflexion proposés sur le pouvoir.

Jeudi 25 janvier 2018 (salle A05_51) : Éric Wittersheim (EHESS-IRIS), « La politique mélanésienne au prisme des subjectivités : réflexions sur les logiques électorales au Vanuatu »

Jeudi 22 février 2018 (salle A05_51) : Annick Louis  (Université de Reims-CRIMEL, EHESS-CRAL), « Enquête et enquêteur dans la discipline littéraire »

Jeudi 22 mars 2018 (salle A05_51) : Hélène Combes (CNRS – CERI), « Destinées contestataires à Mexico : enjeux des protocoles d'enquêtes et des choix d'écriture autour des pratiques ordinaires du politique »

Jeudi 5 avril 2018 (salle AS1_08) : Élisabeth Cunin (Université de Nice – IRD, CIRESC, URMIS), « Entre ethnographie des institutions et trajectoire biographique. Le rôle de Juan Comas dans la naissance de l'indigénisme et de l'anti-racisme » 

Jeudi 7 juin 2018 (salle AS1_23) : Manuel Schotté (Université de Lille-CERAPS), « Faire ses preuves. L'autorité comme processus et comme relation »

Jeudi 28 juin 2018 (salle A05_51) : Bastien Bosa (Universidad del Rosario, Bogotá, Colombia, chercheur invité EHESS-IRIS), « Chronique d’une mort annoncée – l’assassinat de Mamo Adolfo (1928-Sierra Nevada de Santa Marta)

Aires culturelles : Afrique, Amériques, Asie, Océanie,

Suivi et validation pour le master : Bi/mensuel annuel (24 h = 6 ECTS)

Mentions & spécialités :

Domaine de l'affiche : Anthropologie sociale, ethnographie et ethnologie

Intitulés généraux :

  • Alban Bensa- Sociétés océaniennes et questionnement du politique
  • Renseignements :

    personnes à contacter pour tout renseignement pratique : Manon Capo, Daniele Inda ou Julie Métais par courriel.

    Direction de travaux d'étudiants :

    l'évaluation dans le cadre de ce séminaire sera basée sur un compte rendu de séance.

    Réception :

    prendre rendez-vous par mail avec l'un des organisateurs.

    Adresse(s) électronique(s) de contact : manoncapo(at)yahoo.com, metais(at)ehess.fr, daniele.inda(at)yahoo.fr, anna.pomaro(at)gmail.com

    Dernière modification de cette fiche par le service des enseignements (sg12@ehess.fr) : 25 janvier 2018.

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