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De 10 h à 13 h et de 14 h 30 à 17 h 30 (EHESS-Marseille, Centre de la Vieille-Charité, salle B, 2 rue de la Charité 13002 Marseille), les 13, 14, 27 et 28 mars 2018
Le séminaire s’attache aux magistratures de gestion urbaine (polices, salubrité, voirie et construction, etc.), à travers une analyse de leurs configurations institutionnelles, sociales et territoriales. On étudiera les interactions quotidiennes et pratiques entre les officiers de ces magistratures et les « habitants ordinaires », en particulier lors des aménagements et des transformations de l’espace. L’objectif est une meilleure compréhension des « compétences citadines » dans les sociétés urbaines d’Ancien Régime – c’est-à-dire les capacités des habitants à agir sur le fonctionnement de la structure urbaine, à participer à sa gestion comme à accéder aux ressources citadines (ressources de l’espace, des institutions, des liens sociaux urbains). Les expressions de la « citadinité » (à l’échelle de l’unité résidentielle, du quartier, de la ville), les encadrements institutionnels et sociaux, ainsi que les pratiques par lesquelles les habitants s’identifient à la ville et adhèrent à son organisation, seront au centre des questionnements.
Mots-clés : Cartographie, Collectifs, Comparatisme, Droit, normes et société, Histoire, Migration(s), Pratiques, Spatialisation, territoires, Urbaines (études),
Aires culturelles : Europe, Méditerranéens (mondes),
Suivi et validation pour le master : Bi/mensuel annuel (24 h = 6 ECTS)
Domaine de l'affiche : Histoire - Histoire et civilisations de l'Europe - Monde méditerranéen
Intitulés généraux :
Renseignements :
par courriel.
Adresse(s) électronique(s) de contact : brigitte.marin(at)univ-amu.fr
Le séminaire développe une réflexion comparative (principalement centrée sur l’Europe méridionale), sur les magistratures de gestion urbaine (polices, salubrité des espaces collectifs, voirie et construction, approvisionnements et marchés, etc.), à travers une analyse de leurs configurations institutionnelles, sociales et territoriales. La présentation des travaux et leur discussion se sont poursuivies, cette année, en focalisant l’attention sur les formes de gestion urbaine « par le bas », et en mettant en évidence les « compétences citadines » des habitants ordinaires qui se manifestent par un ensemble de conduites, de savoirs, par une capacité à agir sur le fonctionnement de la structure urbaine et à participer à sa gestion. L’accent a été placé, en particulier, sur les interactions entre les officiers des magistratures et les habitants au moment de la réalisation d’aménagements et d’embellissements urbains, transformateurs des usages communs de l’espace, plaçant ainsi au cœur de la réflexion la dimension matérielle et territoriale de la gestion urbaine.
Un premier ensemble d’interventions, sur le thème « La fabrique ordinaire de la ville », a exploré les diverses modalités de régulation des constructions et de l’occupation du sol public dans les grandes villes d’Ancien Régime. Si l’étude des transformations urbaines, aux XVIIe et XVIIIe siècles, s’est le plus souvent concentrée sur les grandes opérations d’urbanisme qui, pour être spectaculaires, n’en sont pas moins exceptionnelles, le séminaire s’est attaché au contraire aux micro-opérations de construction, d’agrandissement, de réparation, conduites par les particuliers, qui, dans leur stratification continue, produisent l’espace et renouvellent la ville. À la lumière du fonds d’archives du Tribunal de la Fortification de Naples, en cours d’exploitation, on a mis en évidence les formes de régulation des usages concurrents des sols, les modalités de surveillance et d’expertise à l’œuvre, entre pratiques de bureau et pratiques de terrain, dans une perspective d’histoire sociale attentive à la diversité des acteurs impliqués et à leurs interactions. Les modes d’habiter et les transformations des espaces du logement précaire ont été abordés, sur la longue durée, en s’appuyant sur des recherches en cours sur les fondaci de Naples, les fondouks de Tunis et, plus généralement, les structures d’accueil de la mobilité à l’époque moderne.
La seconde partie du séminaire, « Matérialité urbaine, mobilité et gestion de proximité », a concentré des présentations de travaux sur les transformations de l’espace liées aux mobilités et sur les modalités spécifiques de contrôle de ces lieux, qu’il s’agisse de la création de nouveaux espaces récréatifs (promenades, jardins publics), lieux d’attraction des voyageurs de passage et des élites locales (Naples, XVIIIe siècle), de l’histoire matérielle de l’accueil des voyageurs et des hôtels spécialisés (Angleterre, Italie, XVIIIe siècle), des structures de l’habitat éphémère (Rome, XVIIe siècle) ou des débits de boisson (Montpellier, XVIIIe siècle). Ce thème a donné lieu à un atelier d’une journée, organisé avec Jean Boutier (EHESS), avec la participation de Gábor Gelleri, chercheur invité à l’EHESS, et de Mélanie Traversier (Université de Lille 3).
Sont en outre intervenus au cours du séminaire : Marcello Anselmo (Aix-Marseille Université, Fondation A*MIDEX), Eleonora Canepari (Aix-Marseille Université, Fondation A*MIDEX), Khadija Derbel (Aix-Marseille Université, Fondation A*MIDEX), Nicolas Vidoni (Université de Montpellier 3).
Publications
Dernière modification de cette fiche par le service des enseignements (sg12@ehess.fr) : 26 février 2018.