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Jeudi de 11 h à 13 h (salle 6, 105 bd Raspail 75006 Paris), du 2 novembre 2017 au 14 juin 2018. La séance du 8 février est annulée. La séance du 12 avril est annulée
C'est dans le cadre de la laïcité que la liberté des cultes s’exerce en France. Mais l’extension de la diversité religieuse dans toutes les démocraties occidentales et les besoins ou exigences qu’elle fait naître constituent aujourd’hui un problème majeur posé à cette laïcité.
Ce séminaire veut éclairer la façon dont pluralité religieuse et laïcité se sont articulées et ont pu jouer l’une sur l’autre dans le contexte français. L’hypothèse qui nous guide est que même si elle n'y a concerné que des groupes de taille numériquement réduite, la diversité religieuse a constitué un élément déterminant de la genèse même de l’idée laïque et de l’élaboration des formes d’application légales que celle-ci a reçues. Un élément qui n’a pas toujours pas été suffisamment pris en compte
Cette année portera sur la seconde moitié du XIXe siècle et nous suivrons deux voies de recherche :
Fidèle à ses habitudes, le séminaire accueillera également des acteurs du religieux au présent. Car la gestion des questions que pose cette diversité croissante fait jouer des héritages historiques d’autant plus actifs qu’ils sont mal identifiés, pratiques de l’État et des services publics ou catégories mêmes à travers lesquelles toutes ces questions sont pensées et posées.
14 décembre 2017 : Frédéric Gugelot (professeur à l'Université de Reims), « De la substitution à l'accomplissement. Aron Lustiger entre judaïsme et catholicisme »
15 mars 2018 : Jean-Philippe Schreiber (professeur à l'université libre de Bruxelles), « Le statut des cultes et convictions en Belgique : entre séparation et pluralisme »
5 avril 2018 : Danièle Hervieu-Léger (directrice d'études de l'EHESS), « Les monastères de la reconquête. Les refondations bénédictines en France au XIXe siècle, entre eschatologie et politique »
12 avril 2018 : Étienne François (professeur émérite à l'Université Paris-I - Panthéon-Sorbonne et professeur d'histoire à l'Université libre de Berlin), « La laïcité à la française : une exception ou un modèle pour l'Europe ? »
Mots-clés : Fait religieux, Histoire, Histoire des idées, Minorités, Religieux (sciences sociales du), République,
Aires culturelles : Amérique du Nord, Europe,
Suivi et validation pour le master : Hebdomadaire annuel (48 h = 2 x 6 ECTS)
Domaine de l'affiche : Histoire - Histoire et civilisations de l'Europe
Intitulés généraux :
Direction de travaux d'étudiants :
sur rendez-vous pris par courriel.
Réception :
sur rendez-vous. Rita Hermon-Belot, CéSor, 10 rue Monsieur-le-Prince 75006 Paris.
Niveau requis :
à déterminer avec l'enseignante.
Site web : http://cesor.ehess.fr/
Adresse(s) électronique(s) de contact : rhbelot(at)ehess.fr
Sur le versant historique de nos études, nous abordions cette année la deuxième moitié du XIXe siècle. Il nous a fallu installer d’abord notre sujet en brossant la toile de fond : cerner et évaluer la place prise par le religieux dans les affrontements et débats qui y ont accompagné la succession des régimes politiques. Dans quelle mesure les questions afférant à la religion concernent-elles essentiellement le catholicisme et sa place dans la société ? Et dans quelle mesure une telle vision ne renvoie-t-elle pas de toute façon à la question de l’exclusivité et, par là, à celle des conditions d’admission des autres cultes ? Et dans quelle mesure l’évolution de leurs statuts, de leurs besoins et problèmes spécifiques intervient-elle jusque dans le grand débat d’ensemble ? Ceci sans oublier combien tous sont traversés de courants et mouvements divers, lesquels peuvent aussi s’avérer transconfessionnels et parcourant l’ensemble du paysage religieux.
Il a été décidé d’en rester dans le cadre de cette année à la France métropolitaine, l’extension de la palette de la pluralité avec la colonisation exigeant la prise en compte d’une très vaste bibliographie, des études très systématiques et une approche méthodologique adéquate, qui seront abordées avec toute l’attention qu’elles requièrent dans les années à venir.
Ce séminaire a aussi pour vocation de s’ouvrir aux questions posées par l’actualité dans la mesure où notre étude historique est susceptible de leur apporter un éclairage pertinent. Les sollicitations ont été particulièrement nombreuses et massives cette année et il a fallu procéder à des choix, ce qui a été fait de manière collective. Deux questions ont été principalement abordées : – celle de l’antisémitisme contemporain, de ses caractéristiques et aussi des voies de mesure et de connaissance, – celle de la manière dont le nouveau gouvernement aborde les questions du religieux, des religions et de la laïcité.
Nous avons aussi été très heureux d’accueillir Frédéric Gugelot (Université de Reims), évoquant le parcours de Mgr Aron Lustiger entre judaïsme et catholicisme : « de la substitution à l’accomplissement », Danièle Hervieu-Léger (EHESS) sur les fondations bénédictines en France au XIXe siècle : « les monastères de la reconquête ». Tandis que la perspective comparée à laquelle le séminaire est également très attaché était représentée cette année par une très éclairante présentation de la laïcité belge par Jean-Philippe Schreiber (ULB).
Publication
Dernière modification de cette fiche par le service des enseignements (sg12@ehess.fr) : 12 avril 2018.